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Mar 3, 2014

Cet attachement insupportable

D’abord, la passion frappe sans prévenir.

Nos états d’âme varient nettement à la vision de l’être aimé. À l’aube, notre euphorie atteint son paroxysme pour qu’à la tombée de la nuit elle se transforme en mélancolie. Subitement, un instinct d'habile chercheur surgit en nous.

Pourquoi ce regard ?
Pense-t-il à moi ?
Pourquoi une réponse si tardive ?
L’ai-je irrité ?

Alors, les mots puis les gestes sont minutieusement analysés pour poser le diagnostic. Une fois le tableau dépeint, ces signes sont traduits comme des preuves de considération de la part de l’autre ou des motifs justifiant une souffrance d’une durée indéterminée. Entre-temps, les membres de notre entourage, impuissants, deviennent les spectateurs confus de nos montagnes russes émotionnelles.

Ensuite, quand la patience rend l’âme et que tous les efforts semblent vains, une longue période de deuil s’en suit. Les individus sont alors touchés inégalement par les symptômes de cette incommodité.

L’un crie.
L’autre pleure.
D’autres se taisent.
Et certains se vengent même sur des cœurs innocents.

L’humain est ainsi conçu, à la manière d’une machine devant réagir d’une façon particulière aux assauts d’Éros.

Finalement, le combat prend fin et le temps devient un allié de taille. Il nous permet de se reconstruire, de se retrouver et de se soigner de cette honteuse dépendance.

Et nous nous promettons de garder précieusement la clé de notre cœur pour qu’aucun autre mortel, dorénavant, ne parvienne à nous heurter…


…jusqu’au prochain bourreau.



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